Madone début XVI ème
Cette madone, comme on en trouve peu certainement de ce genre, mesure 0m 55 centimètres de hauteur. Elle est vêtue d'un costume rappelant le commencement du XVI e siècle et coiffée d'un diadème orné de festons et de pierreries simulées ; elle a la chevelure pendante; de chaque côté de sa coiffure tombent des barbes ou bandeaux. Le cou est dégagé, le corsage échancré sur la gorge, un manteau bleu à larges rebords est orné de croix rayonnantes. Elle tient sur ses genoux l'Enfant Jésus qui porte dans ses mains la boule du monde ; ce dernier est à moitié enveloppé d'un manteau vert. La chaise ou trône sur lequel est assise la Vierge est orné de moulures et peint couleur marron.
De quelle époque est-elle ? Quel est l'artiste qui l'a sculptée et ciselée? Nous ne saurions le dire, les documents à ce sujet manquent absolument. Nous sommes heureux néanmoins de raconter son histoire à partir de la grande Révolution. C'est M. Saint-Jean, bisaïeul maternel de Mme veuve Lapeyrolerie, lui, pour la soustraire à toute profanation, l'emporta secrètement et la cacha dans un double mur de sa maison, sise rue Thiers (ancienne rue .St Emilion), en face du Tribunal civil (autrefois l'Hôtel de la Monnaie).
Les mauvais jours passés, la famille Saint-Jean tint à garder cette ; statue pour laquelle elle avait une particulière dévotion à raison de plusieurs grâces importantes qu'elle avait obtenues en la priant.
Plus tard, afin de répondre à la vénération dont elle était de plus en plus l'objet de la part d'une foule de fidèles, on dut la placer sur un petit trône, au fond du palier d'un escalier toujours ouvert, et on venait un peu de partout porter des bouquets et faire brûler des cierges devant elle.
Quand la chapelle de Condat fut rachetée, sur les instances de M. Dubuch et de M. l'abbé Chabannes, la précieuse madone fut gracieusement remise au vénéré pasteur de la paroisse par M. et Mme Lapeyrolerie, qui en étaient devenus, par héritage, les heureux possesseurs.